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Améliorer l'autonomie alimentaire

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L’alimentation du troupeau laitier est le principal poste de charges opérationnelles. 6 astuces pour un meilleur résultat économique.

Avec des coûts d’intrants qui restent élevés, la recherche d’une plus grande autonomie alimentaire est plus que jamais d’actualité. Bien valoriser ses fourrages et gérer au plus juste les concentrés sont des voies déterminantes sur le résultat économique et sur une plus grande résilience face à un contexte en pleine évolution.

 

 

ASSURER LA SECURITE FOURRAGERE
Produire du lait à partir des fourrages de l’exploitation, c’est d’abord s’assurer que son système fourrager permet de couvrir les besoins du troupeau. La surface fourragère doit être adaptée à la taille du troupeau et à son évolution afin de limiter les achats extérieurs de fourrages ou coproduits, souvent pénalisants sur le résultat économique.
Limiter au maximum les effectifs d’animaux improductifs ou de génisses de renouvellement pour garantir une plus grande autonomie fourragère.
Dans les secteurs ou le potentiel agronomique des sols est limitant, tout miser sur le maïs peut s’avérer périlleux. Les solutions sont multiples à commencer par une valorisation maximale des prairies pâturées et une amélioration de leur productivité afin de limiter les stocks à constituer. L’introduction de nouveaux fourrages peut s’envisager lorsque le rendement maïs fourrage est aléatoire.


FAIRE LA CHASSE AU GASPILLAGE
 Au regard du prix actuel des concentrés, analyser les fourrages, peser les seaux, tarer le DAC après chaque livraison, … sont des précautions utiles pour ajuster au mieux la quantité distribuée.
Trouver également le bon compromis entre travail et distribution des concentrés en individualisant une partie du concentré azoté selon le stade de lactation et le niveau de production des vaches.
Coté fourrages, une vigilance s’impose pour limiter les pertes au silo, en particulier cette année avec des maïs récoltés plus secs. Un front d’attaque irrégulier et insuffisamment chargé (idéal : double rangée de boudins), un pied de silo persistant, un avancement journalier insuffisant, un débâchage supérieur à 2-3 jours de désilage sont autant d’éléments pouvant dégrader la conservation des fourrages

EQUILIBRER LA RATION EN AZOTE A 95-100 g PDI PAR UFL
Le meilleur compromis entre niveau azoté et niveau énergétique de la ration se situe à 95-100 g de PDIE par UFL (ou 90 g PDIE au kg de MS). Au-delà de ces repères, la valorisation du correcteur azoté reste limitée avec un effet modéré sur le lait et le taux protéique.

LIMITER L’APPORT DU CONCENTRE PRODUCTION
L’apport de concentré de production au-delà de l’équilibre azoté de la ration de base est souvent plus coûteux qu’efficace pour la bonne raison qu’il engendre une diminution d’ingestion de fourrages de 0,4 à 0,6 kg de MS fourrages par kilo de concentré distribué.
N’oublions pas l’atout dont nous disposons dans la région avec la possibilité de reconstituer son concentré équilibré à moindre cout à base de coproduits secs.

IMPLANTER DES PRAIRIES DE FAUCHE, UNE REFLEXION A ENGAGER
Diversifier son système fourrager face à l’évolution climatique et rechercher une plus grande autonomie protéique sont des pistes envisageables, à raisonner selon le contexte propre de chaque exploitation et aussi aujourd’hui selon l’évolution de la PAC.
Cela passe d’abord par une bonne valorisation des prairies existantes mais aussi par une réflexion sur l’implantation de prairies temporaires (ray-grass, luzerne, dactyle, fétuque, …) pour limiter la dépendance aux concentrés : l’introduction d’un tiers d’ensilage d’herbe dans la ration hivernale à base de maïs fourrage permet ainsi de diminuer la complémentation azotée d’un kg d’équivalent soja par vache et par jour, soit une économie de 10 tonnes pour un troupeau de 50 VL sur la période hivernale…

 

Pierrick BOULAN, Conseiller Productions animales
 

 

 

 

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