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Eurodairy: La résilience de son exploitation laitière, quels leviers?

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Rencontre des 30e éleveurs et 10e de conseillers lors du Séminaire EuroDairy sur la résilience

La résilience de son exploitation laitière, quels leviers?

Les éleveurs français, fermes pilotes dans le projet EuroDairy, se sont rencontrés les 16 et 17 novembre en Hauts-de-France pour échanger, construire autour de la résilience et de ses leviers. Au programme des échanges : les stratégies mises en place sur les exploitations. Tous les volets ont été abordés : approche social, économique, environnementale… pour plus de résilience.

La rencontre de 4 régions françaises (Normandie, Rhônes-Alpes, Hauts-de-France, Pays de Loire) a permis aussi de croiser les différences de contexte et de contraintes.

La résilience d’une exploitation laitière, qu’est ce que c’est?

Comme le dit Jean Marc Fournier, éleveur à Fiefs (Somme) et ferme pilote EuroDairy, « c’est un terme que je n’ai jamais utilisé mais que j’applique au quotidien sur mon exploitation ».  Le groupe d’éleveurs EuroDairy Hauts-de-France a défini la résilience comme: La capacité d’adaptation de son exploitation face à des aléas à travers des facteurs sociaux, économiques et environnementaux.

Concrètement l’exploitation doit faire face à des aléas externes (climat, crise, sanitaire) et internes (social), sa capacité à y faire face, à s’adapter pour poursuivre sa course détermine sa résilience.

Comment la mesurer?

Le groupe opérationnel EuroDairy Hauts-de-France (composé d’éleveurs, de représentants de la filière lait, des OPA, de la recherche et de l’enseignement) s’est posé la question et a défini des indicateurs simples. Ces derniers ont été mis sous forme d’outil Excel par les équipes des Chambres d’Agriculture des Hauts-de-France.

L’objectif de l’outil est d’avoir une vision globale de l’exploitation en étudiant tous les facteurs (stratégie, social, économie, technique, environnement), en prenant en compte l’échelle temps (résultats économiques sur 3 ans), et de concrétiser la résilience pour l’éleveur.  L’intérêt est aussi l’échange qu’il peut y avoir autour des pratiques mises en place.

Concrètement, quels leviers peuvent permettre d’aller vers plus de résilience?

Chaque exploitant a son propre contexte local, ses propres objectifs. A chacun de trouver la voie la plus adaptée à ses attentes. Voici des témoignages d’éleveurs sur leurs pratiques pour faire face à des aléas.

Témoignage de Damien Lecuir, ferme pilote EuroDairy en Normandie:
«Pour faire face aux aléas sociaux, être collectivement performant!» 

Damien LECUIR est associé du GAEC NOURY, basé dans le Calvados, en région Normandie. Installé le 1er janvier 2006 avec un ami qui reprenait l’exploitation de ses parents et avec la reprise d’une seconde exploitation, ces 2 associés ont rationnalisé leurs systèmes décisionnel et productif afin de gagner en sécurité, efficacité, performance et sérénité.

Le premier axe de travail mis en place sur l’exploitation a été une mutualisation des compétences entre les associés du GAEC mais aussi des salariés (GAEC fondé sur la mutualisation des compétences et sur le partage d’objectifs communs). Ainsi, les compétences ont été identifiées et réparties sur l’ensemble du collectif de travail avec des compétences d’élevage, de gestion, de management, de commercialisation pour Damien, des compétences dans la conduite des productions végétales, le matériel et la mécanique pour l’associé et des compétences polyvalentes des salariés.

Le deuxième axe travaillé a été celui de la simplification du système de production (évolution vers une maximisation du pâturage et possible conversion à la bio) en intégrant des astuces organisationnelles (contention), techniques (gestion des vaches taries par lot de 14), sanitaires (suppression des vêlages de novembre à février).

Mais une des innovations du GAEC en matière de durabilité sociale est d’avoir su mettre en œuvre et de faire perdurer des stratégies et décisions toujours partagées entre associés, de la reconnaissance et des responsabilisations (allant même jusqu’à un projet de rénovation de logement proche de l’exploitation dédié aux salarié) et des formations  régulières et motivantes des salariés.

Témoignage d’Amaury Smets, ferme pilote EuroDairy dans le Nord:
«Faire le choix de la diversification pour sécuriser son revenu»

Eleveurs laitiers à Quesnoy-sur-Deule, Marie-Odile et Amaury Smets ont développé un atelier de transformation sur leur exploitation. Créé en 2006, l’atelier vient d’une démarche personnelle de Marie-Odile qui venait de s’installer. Sur les 600 000 litres produits, 20 000 sont transformés en yaourt et crème glacée et distribués via un point de vente collectif principalement et d’autres points de vente.

Le choix a été fait de ne pas augmenter l’élevage pour pouvoir se consacrer à la transformation, mais de manière raisonné en jouant sur la valeur ajoutée plus que les volumes. Pour cela le développement de la gamme de glace, la recherche de nouveaux produits originaux permettent de se démarquer. Cette stratégie leur permet  de ne pas négliger l’atelier lait qui est géré avec un souci d’efficacité technique et économique forte ; et garantit une certaine souplesse sur le marché pour maintenir la forte plus-value de leurs produits transformés. Enfin, les éleveurs fixent eux mêmes le prix du lait sur une partie des produits et sécurisent ainsi leur revenu.

En savoir plus sur le projet Eurodairy

Contacts:
Elisabeth Castellan, Roland Favory, Chambre d’Agriculture Nord Pas de Calais
Catherine Bausson, Chambre d’Agriculture Normandie

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